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Immun2-03: Efficacité vaccinale; échecs et risques de la vaccination; effets indésirables; contre-indications

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objectifs pédagogiques (*)

- définir un risque vaccinal (à distinguer d'une réaction vaccinale et d'un échec vaccinal), une maladie vaccinale et la virulence résiduelle d'un vaccin (cf tableau 1: récapitulatif des problèmes rencontrés lors de la vaccination)
- définir et comparer l'échec et le risque vaccinal; décrire les conséquences en terme de stratégie vaccinale, donner des exemples (cf TD).
- identifier les principaux risques rencontrés et les contre-indications à la vaccination qui en découlent, ainsi que la conduite à tenir (tableau 2: qu'est ce qu'un animal non vaccinable?)
- évaluer le rapport cout-bénéfice d'une vaccination (cf immun3-06 types de vaccins, immun3-07 risque vaccinal et imm3-08 protocoles vaccinaux)

définitions générales - messages

efficacité vaccinale L'efficacité d'un vaccin correspond au % d'individus vaccinés qui seront effectivement protégés contre l'infection/la maladie. La plupart des vaccins actuels annoncent une efficacité entre 70 et 95% (jamais 100% sur le terrain!). L'efficacité est en pratique difficile à évaluer (la plupart des efficacités sont mesurées a posteriori), même si différents paramètres peuvent être mesurés (cf tableau 1: critères d'efficacité).
L'efficacité dépend de la proportion de la réponse immune obtenue qui correspond à des mécanismes efficaces contre l'agent pathogène: ces mécanismes sont très divers (neutralisation, opsonisation, activité CTL, production d'interféron gamma..), et plus ou moins adaptés selon que l'on a affaire à un virus, une bactérie intra-cellulaire ou une bactérie extra-cellulaire. La part de chacun de ces mécanismes dépend de la nature des antigènes et des voies de présentation (présentation via le CMH2 ou via le CMH1, réponse dans un organe lymphoïde ou dans une muqueuse..). Les vaccins dans la mesure du possible doivent éviter de donner lieu aux mécanismes d'échappement, et de ce fait certains vaccins sont très difficiles à concevoir, en particulier pour lutter contre les parasites (cf mécanismes anti-infectieux immun2-11).
La décision de vacciner un individu/effectif se fait en déterminant le rapport coût/bénéfice de la vaccination, selon les critères suivants:
- obligation/interdiction de vaccination, pour les maladies sujettes à une réglementation (exemple: grippe équine/chevaux de compétition)
- intérêt d'être protégé, en fonction de la gravité et de la prévalence de l'infection.
- autre moyens de prévenir/traiter l'infection (existence d'un traitement, surtout s'il est efficace, sûr et peu coûteux.)
- risque vaccinal: effets adverses et contre-indications à la vaccination
- efficacité du vaccin et durée de la protection
- inconvénients possibles: par exemple, la plupart des vaccins rendent les animaux séropositifs dans les tests sérologiques (ce qui peut rendre difficile le dépistage d'individus infectés malgré la vaccination.. ce point est souvent l'argument retenu pour interdire la vaccination).
- modalités et coût de la vaccination (aspect très important, surtout pour la vaccination d'un grand effectif!)
La durée de la protection conférée par le vaccin est un paramètre important, pour des raisons pratiques et économiques (nombre de rappels nécessaires): elle varie entre 6 mois et 2 ans selon les vaccins (mais moins de 3 mois pour certains vaccins des poissons et des oiseaux). Cependant, l'évaluation de la durée effective est très complexe, et la plupart des protocoles vaccinaux tablent sur des durées standard plus ou moins justifiées.
accident et risque vaccinal un accident vaccinal est un trouble sévère qui peut survenir à l'occasion d'une vaccination, le plus souvent individuel (mais qui peut être collectif quand les conditions sont identiques pour le groupe vacciné). L'ensemble de ces accidents est regroupé sous le terme de risque vacinal, qui va depuis une maladie vaccinale jusqu'au choc anaphylactique. Les 2 principales causes du risque vaccinal sont une vaccination réalisée à tort (chez un animal non vaccinable), ou une mauvaise qualité du vaccin.
Les effets indésirables de la vaccination sont des risques vaccinaux qui peuvent survenir chez un animal vacciné selon les recommandations.
Les vaccins des différents types comportent tous un risque, plus ou moins élevé selon leur nature, et selon la "vaccinabilité" de l'individu.
Le plus souvent le risque vaccinal apparait rapidement après la vaccination. Les manifestations et les causes d'un risque vaccinal sont nombreuses (cf tableau 1):
- risques dus à la virulence résiduelle du vaccin
- risques d'exacerbation d'une infection latente par l'agent infectieux en cause (désorganisation de la réponse immune naturelle par l'administration d'antigènes vaccinaux).
- risques d'hypersensibilité à un des constituants du vaccin (antigènes vaccinaux, conservateurs..) et phénomènes immunopathologiques (urticaire..).
- risques liés à un animal non vaccinable (trop jeune, malade, immunodéprimé, gestant ..).
- risques dus à une mauvaise qualité du vaccin ou de la vaccination (erreurs, abcès à cause d'une mauvaise désinfection au site d'injection..)
- risques liés à la diffusion éventuelle du vaccin dans l'environnement, risques pour l'homme ou les animaux exposés aux animaux vaccinés
La survenue d'un accident à la vaccination (choc anaphylactique, abcès..) ou d'une maladie vaccinale nécessite un traitement immédiat de l'animal. cf traitement des hypersensibilités (immun2-06). De façon générale, il est nécessaire de surveiller attentivement l'animal dans les minutes qui suivent une vaccination pour intervenir rapidement en cas de réaction anaphylactique (tout signe suspect tel qu'un oedème ou un abattement justifie l'administration de glucocorticoïdes IM, même si la protection n'est pas garantie par la suite).
Un urticaire peut survenir localement ou focalement autour du site d'injection (il s'agit d'un oedème du à la dégranulation des mastocytes conjonctifs en présence d'un vaccin irritant ou froid ou contenant un fort taux de calcium, ou chez un individu anormalement réactif). Bien que souvent spectaculaire, cet urticaire est généralement bénin et sans conséquences sur des vaccinations ultérieures.
virulence résiduelle La virulence résiduelle regroupe un ensemble d'éléments microbiens présents dans le vaccin qui peuvent occasionner un risque vaccinal:
- persistence d'une capacité d'infection/multiplication (vaccins vivants). La maladie vaccinale est une maladie similaire à celle causée par la souche sauvage, survenant chez un individu immunodéprimé qui n'est pas capable de contrôler efficacemment la multiplication du vaccin (BCGite chez l'homme). Il est possible d'observer une maladie vaccinale sur les individus les plus fragiles et cela peut arriver surtout lorsqu'on vaccine de très grands effectifs (cas des vaccinations collectives des oiseaux).
- persistence d'une partie des toxines/endotoxines/enzymes, sous une forme plus ou moins active (les endotoxines étant les éléments bactériens dont il est le plus difficile de se débarasser), qui provoque une réaction inflammatoire post-vaccinale. Des réactions minimes (inflammation locale et/ou fièvre modérée) sont fréquentes avec les vaccins bactériens.
La virulence résiduelle doit évidemment être la plus faible possible, grâce aux procédés d'inactivation ou de fractionnement des vaccins: certaines souches vaccinales conservent malgré tout une virulence résiduelle modérée, car elle est indissociable de leur pouvoir protecteur. Des erreurs de fabrication, rares, peuvent aboutir à des vaccins incomplètement inactivés ou fractionnés (causant des infections sévères). La "réversion de virulence" est la récupération, à l'occasion de mutations, par une souche vaccinale d'éléments de virulence qu'elle avait perdue. Cette réversion, théoriquement possible chez des souches atténuées, est exceptionnelle (contrôles de fabrication à chaque lot).
La virulence résiduelle de souches vaccinales peut aussi occasionner des problèmes à l'occasion de l'inoculation du vaccin à une espèce pour laquelle il n'est pas destinée: c'est le cas des vaccins vivants pour les animaux domestiques utilisés dans des espèces exotiques, c'est aussi le cas du vaccin contre la brucellose ovine qui entraine des problèmes lors de l'inoculation accidentelle du vaccinateur.
réaction vaccinale La réaction vaccinale est une manifestation bénigne et fréquente qui peut survenir à l'occasion d'une vaccination, liée à la virulence résiduelle ou aux réactions non spécifiques induites par l'adjuvant. La réaction vaccinale est considérée comme normale lorsque elle est modérée et passagère (moins de 3j): elle se distingue ainsi du risque vaccinal qui est une manifestation rare et sévère. Les manifestations les plus fréquentes sont:
- réaction locale: douleur au point d'injection, légère inflammation locale..
- réaction générale: légère réaction fébrile, anorexie-apathie.
Il n'est pas conseillé de traiter ou prévenir la réaction vaccinale car l'efficacité de la vaccination peut en être réduite (l'usage d'AINS locaux ou généraux doit être justifiée). En revanche, il est indispensable de prévenir le propriétaire de la survenue possible d'une réaction vaccinale, à surveiller (la réaction doit rester modérée et disparaitre en moins de 48h) et des précautions nécessaires pour obtenir l'efficacité optimale (repos..).
Certains vaccins peuvent entrainer, en l'absence de signes cliniques, des anomalies histologiques à long terme (persistance locale d'adjuvants huileux ou mineraux..), qui occasionnent des recommandations en matière de site d'injection, en particulier par la voie im.
contre-indications vaccinales Les contre-indications vaccinales sont destinées à empêcher certains risques vaccinaux liés à la fragilité particulière de l'individu. Les principales contre-indications à la vaccination sont:
- les contre-indications générales, qui concernent particulièrement les vaccins vivants ou à virulence résiduelle élevée et ne sont pas forcément mentionnées explicitement dans les fiches signalétiques (immunodepression, maladie intercurrente, traitement par des glucocorticoïdes..).
- les contre-indications particulières à certains vaccins qui sont décrites dans les fiches signalétiques RCP (risque d'hypersensibilité à un composant, contre-indication dans une espèce, gestation..).
- les contre-indications au rappel vaccinal chez un animal qui a déjà présenté une réaction d'HS1 (ce qui peut poser des difficultés dans la stratégie de vaccination: identification de l'allergène en cause, modification du protocole en enlevant la valence en cause ou changement de gamme vaccinale..).
Parmi les contre-indications générales, il est important de ne pas oublier l'immunodépression des nouveaux-nés de moins de 10 jours: ils peuvent contracter une maladie vaccinale avec certains vaccins vivants par administration directe, ou en s'infectant au contact d'adultes ou jeunes de leur entourage qui viennent de recevoir ce type de vaccin. Il est contre-indiqué de vacciner des femelles qui viennent de mettre bas et des individus au contact de nouveaux-nés (exemple: vaccin de la maladie de Carré chez le chien...).
innocuité du vaccin L'innocuité d'un vaccin se mesure à la rareté et à la bénignité des effets indésirables. Etant donné que le vaccin est un acte préventif, le risque vaccinal est considéré comme inacceptable, et doit être doit réduit au maximum grâce à la rigueur prise pour vérifier que l'animal est en état d'être vacciné (indications et contre-indications) et pour garantir la traçabilité de la vaccination. La réglementation de la pharmacie, aussi bien humaine que vétérinaire, impose un contrôle de sécurité avant la libération sur chaque lot de vaccin, de façon à en garantir l'innocuité (respect des concentrations fixées, absence de contaminant, fiabilité de l'inactivation..).
echec vaccinal = infection/maladie pouvant survenir chez l'individu vacciné, par l'agent pathogène contre lequel il est censé être protégé. L'échec vaccinal correspond à une immunité post-vaccinale insuffisante en quantité et/ou en qualité et/ou en durée (par rapport à la période de protection attendue). L'échec vaccinal peut survenir durant toute la période de protection annoncée. La fréquence d'echec vaccinal est souvent sous-estimée dans la mesure ou l'individu n'est pas exposé à l'agent sauvage
Les causes d'un échec vaccinal sont nombreuses (d'où l'importance de conserver le statut d'acte médical de la vaccination):
- mauvaise qualité intrinsèque du vaccin (efficacité insuffisante, inadaptation à la souche rencontrée sur le terrain..)
- délai entre la vaccination et l'exposition non respecté (période de carence de la vaccination, vaccination trop ancienne sans rappel..)
- dégradation du vaccin (conditions de reconstitution ou de préparation non respectées, péremption non respectée, mauvaise conservation, association non conseillée..)
- mauvaise administration du vaccin (protocole vaccinal non respecté, injection ratée..)
- interférence chez un jeune individu entre la vaccination et la présence d'anticorps maternel= "période critique"
- animal "non vaccinable" (cf tableau immun3-07), qui ne produit pas la réponse immune attendue lors de la vacination.
- animal subissant un stress important (transport, compétitions..) ou une maladie dans la semaine suivant la vaccination.
On appelle période critique la période chez le jeune où des anticorps maternels peuvent interférer avec la vaccination (neutralisation des antigènes vaccinaux), causant un échec vaccinal. Cette période est souvent difficile à estimer, et se situe généralement entre 1 et 3 mois après la naissance: le taux d'anticorps maternels interférents est variable selon les individus (mère immunisée/vaccinée ou non immunisée: quantité d'anticorps administrée) et dans le temps (décroissance progressive).
La présence d'une quantité importante d'anticorps maternels assure une bonne protection néonatale, mais nécessite de différer la vaccination: le vétérinaire doit donc déterminer dans chaque cas quelle est la période optimale de vaccination, après la période critique.
La période critique peut être diminuée par l'utilisation de certains types de vaccins moins sensibles à la neutralisation par les anticorps (cf immun3-06)

schémas et figures

1:risque vaccinal, virulence résiduelle, maladie vaccinale néonatale
2: hypersensibilité et vaccination

tableaux


tableau 1: récapitulatif des problèmes rencontrés lors de la vaccination

échec vaccinal risque vaccinal réaction vaccinale diffusion erreurs et autres problèmes
principe animal vacciné aussi sensible à l'infection que s'il n'avait pas été vacciné : développement de l'infection/maladie sous une forme classique ou atténuée maladie due à la vaccination:
- maladie vaccinale (lié au pouvoir pathogène résiduel d'un vaccin vivant)
- hypersensibilités de type 1 à l'un des constituants protéiques du vaccin (fig2).
- réaction anaphylactoïde (réaction mastocytaire non spécifique à l'un des constituants du vaccin, voire au pH ou au froid): urticaire, troubles généraux
- réactions immunopathologiques de type 2-4 (très rares glomérulonéphrites, anémies hémolytiques et thrombocytopénies)
- exacerbation d'une infection sous-jacente
inflammation modérée, locale ou générale, due à la vaccination contamination d'autres individus ou de l'environnement à partir d'individus vaccinés (excrétion du vaccin) d'autres problèmes, plus ou moins anecdotiques et gênants peuvent survenir:
- abcès au site d'injection due à une mauvaise désinfection
- inoculation du vaccin au vaccinateur,
- erreur d'espèce cible..
- vaccin contaminé (très rare)
latence entre la vaccination et le trouble et durée ne s'observe qu'au moment de l'exposition à l'agent infectieux (durant la période attendue de couverture vaccinale) le plus souvent immédiat dans les 7 jours (rares troubles immunopathologiques différés) généralement immédiat, bénin et rétrocédant (<2j), quelquefois quelques jours généralement immédiat et temporaire (<3j)
fréquence fonction de l'efficacité annoncée du vaccin (0-30% d'échacs selon les vaccins) rare chez des individus en bonne santé (risque très augmenté lors de vaccination malgré une contre-indication) fréquent (normale avec certains vaccins vivants ou adjuvés) il s'agit le plus souvent d'une diffusion normale et attendue
gravité préjudice bénin à sévère bénin généralement sans conséquences; pose problème si exposition d'individus immunodéprimés (maladie vaccinale) ou s'il s'agit d'un OGM (réglementation spécifique)
types de vaccins concernés tous vaccins tous vaccins (les vaccins inactivés et sous-unités sont généralement plus surs) tous vaccins (plus fréquent avec les vaccins contenant des corps bactériens ou des adjuvants) certains vaccins vivants
raisons principales tenant à l'individu vacciné individu non vaccinable; vaccination précoce (interférence avec des anticorps maternels) - individu non vaccinable (immunodéprimé, gestant ..)
- polymorphisme individuel (hypersensibilités)
non (léger polymorphisme individuel) non
raisons principales tenant à la qualité du vaccin - vaccin peu efficace et/ou peu adapté aux souches présentes sur le terrain
- mauvaise conservation du vaccin
- mauvais protocole de vaccination (rappels non effectués, association vaccinale non conseillée..) ou mauvaise administration
- mauvaise innocuité du vaccin (attendue ou accidentelle)
- facteurs pouvant entrainer une sensibilisation préalable à un des constituants du vaccin
vaccin contenant des éléments inducteurs d'inflammation (adjuvants..) non
précautions utiles - examen clinique de l'individu à vacciner
- documentation (choix du meilleur vaccin par rapport au contexte local)
- examen clinique de l'individu à vacciner
- traçabilité
surveillance et repos confinement des individus vaccinés

tableau 2: qu'est ce qu'un animal non vaccinable?

échec possible
risque possible
autre cas
individu déjà porteur de la maladie ciblée par la vaccination (incubation, portage sain)
oui (la maladie peut suivre son cours)
oui, risque d'exacerbation (maladie plus sévère que chez un animal non vacciné)
problème de dépistage: un animal vacciné peut être porteur sain si le vaccin n'est pas efficace.
individu avec un risque d'exposition très élevé dans les jours suivant la vaccination
oui (délai de carence de la réponse immune après la vaccination: 10-30j selon les vaccins)
=
individu porteur d'une autre maladie infectieuse
oui
=
individu parasité (ectoparasites ou helminthes)
oui (la dysrégulation de la réponse immune par les parasites peut affecter la qualité de la réponse vaccinale)
=
 
individu ayant déjà présenté une réaction d'HS1 à une vaccination précédente
= ou oui (difficile d'estimer l'efficacité vaccinale dans ce contexte)
oui, risque d'HS1 (ne pas vacciner ou changer de gamme vaccinale; l'identification de l'antigène impliqué est délicate); éviter de vacciner des individus allergiques à l'ovalbulmine avec des vaccins produits in ovo ou sur cultures de cellules aviaires
Il est possible de vérifier l'absence de réaction d'HS1 en injectant d'abord une très petite dose de vaccin sous surveillance.
individu immunodéprimé (atteinte innée ou acquise)
oui (selon le degré d'immunodépression; les vaccins sont généralement moins efficaces sur des animaux dénutris, très agés ou très stressés)
oui, risque de maladie vaccinale sévère avec la plupart des vaccins vivants si l'immunodepression est significative.
diffusion accrue du vaccin vivant
individu très jeune (attention à respecter l'indication vaccinale, mais certains individus maturent plus lentement)
oui:
- en raison de l'immaturité du système immunitaire (surtout avec les vaccins sous-unités)
- en raison de la neutralisation possible du vaccin par les anticorps maternels (plus ou moins selon les vaccins)
oui, risques:
- maladie vaccinale (rare avec les vaccins actuels, sauf nouveaux-nés)
- réaction anaphylactoide/ urticaire (plus fréquent chez le jeune que chez l'adulte; lié à une fragilité individuelle)
- hypersensibilité (risque accru aux injections suivantes)
femelle gestante
=
oui, beaucoup de vaccins sont contre-indiqués durant tout ou partie de la gestation (risque d'avortement suite à une réaction fébrile).
remarque: intérêt d'utiliser chez la femelle gestante un vaccin inducteur d'anticorps qui seront transmis au nouveau-né

remarque: "=" veut dire que l'échec ou le risque apparaissent inchangés par rapport à un individu sain.
On dit que "le vaccin n'a pas pris" quand un organisme trop sollicité par ailleurs produit une réponse immune moins forte que prévue après la vaccination.


élements d'application et de raisonnement

Les vaccins "modernes" destinés aux animaux domestiques n'induisent quasiment pas de réaction vaccinale, ce qui est considéré comme un facteur de qualité par le proprio (pas d'abattement post-vaccinal..).
Les cas publiés de réactions immunopathologiques après vaccination (autre que l'HS1) correspondent le plus souvent à des réactions anaphylactoïdes (réactivitédes mastocytes conjonctifs à un élément non protéique du vaccin), ou a une hypersensibilité de type 2 ou de type 3: production anormalement élevée d'anticorps qui peuvent créer des réactions inflammatoires en se déposant dans les tissus (glomérulonéphrites, polyarthrites) ou occasionner une maladie auto-immune, le plus souvent dirigée contre des cellules sanguines (anémie, thrombocytopénie) (vraissemblablement dus à l'utilisation de dérivés sanguins dans la fabrication d'anciens vaccins).
Il existe de nombreuses polémiques concernant des risques vaccinaux qui seraient sous-estimés par les fabriquants ou les autorités de santé (cf vaccin contre l'hépatite B humaine..). Ces polémiques sont souvent évoquées par les propriétaires, désireux de trouver des informations fiables auprès de leur vétérinaire praticien: il est important dans ce cas de faire la part des choses entre les élucubrations (qu'on peut trouver sur de nombreux sites internet!), et les problèmes réels que peuvent poser des vaccinations "de masse".
Le problème principal réside dans le polymorphisme individuel de l'immunité, qui peut générer chez de rares individus des réactions anormales telles qu'une production excessive d'anticorps (réactions d'HS3 ou HS2) ou une réactivité excessive des mastocytes conjonctifs.
 

références et cours disponibles

- "sécurité des vaccins": http://www.who.int/immunization_safety/fr/

page réalisée par le Dr Delphine Grézel, VetAgro Sup, Campus Vétérinaire de Lyon, le 5/12/11 . Merci pour les corrections, commentaires et suggestions ( delphine.grezel@vetagro-sup.fr)