accueil | Immun2-04: principaux protocoles vaccinaux - certificats et contrôle de la vaccination |
<-- cours --> |
objectifs pédagogiques (*) |
|
- expliquer à un propriétaire les éléments de décision du choix du vaccin et d'un protocole de vaccination, et l'importance de la traçabilité de l'acte vaccinal | |
définitions générales - messages |
|
protocole vaccinal | La vaccination se fait quel que soit l'âge et le poids de l'individu avec une dose vaccinale identique et calibrée; la dose est déterminée par le fabricant de façon à provoquer une réponse immune standardisée chez l'ensemble des animaux vaccinés. Les rappels, si nécessaires, utilisent le plus souvent le même vaccin à la même dose (le seul paramètre étant le nombre et la fréquence des injections). La voie d'administration dépend principalement de la composition du vaccin (adjuvant). |
"schéma de vaccination": pour la plupart des vaccins, les fournisseurs recommandent un certain nombre de pratiques (âge à la première vaccination, nombre d'injections à la première vaccination, fréquence des rappels..). Ce protocole type peut plus ou moins être adapté en fonction du contexte (pression d'infection) et du vaccin. | |
La fréquence des injections de rappel est déterminée pour obtenir un plateau durable de la réponse immune. Cette fréquence peut varier de façon importante selon le vaccin (2 ans/maladie de Carré à 6 mois/leptospirose), et surtout selon les espèces (plusieurs années chez l'homme/tétanos - quelques semaines chez les volailles). | |
indication vaccinale | L'indication d'un vaccin est définie par plusieurs éléments, qu'on peut trouver dans sa fiche descriptive (AMM): - le(s) µorganisme(s)/parasite(s) contre le(s)quel(s) le vaccin induit une réponse immune spécifique protectrice. Selon les µorganismes et leur variabilité, la protection peut-être étendue (ex: principales leptospiroses) ou restreinte (souches A du virus grippal équin). - l'espèce pour laquelle le vaccin est destinée (ou quelquefois plusieurs espèces). - le statut des animaux qui doivent être vaccinés: certains vaccins sont conçus spécialement pour être administrés aux individus très jeunes ou aux femelles gestantes. |
La vaccination doit être décidée en analysant le rapport "cout-bénéfice" pour l'animal ou pour l'effectif considéré: - le bénéfice est la protection attendue, à évaluer en fonction de la gravité de la maladie, de la pression d'infection subie (selon la prévalence locale et les conditions d'exposition), et de l'efficacité vaccinale - le "coût" représente l'ensemble des problèmes qui peuvent se poser: a) aspect financier, b) aspect technique (difficulté de mise en oeuvre de la vaccination, protocole complexe ou comportant de nombreuses contraintes), c) aspect médical (risques et échecs possibles, interférence vaccination/dépistage..). Ce rapport peut varier selon l'animal (reproducteur, fragilité particulière..). |
|
interférence vaccination/dépistage | On connait plusieurs maladies pour lesquelles la vaccination n'empêche pas complètement une infection (IBR/IPV, rhinopneumonie, leucose..)., L'infection d'un animal vacciné peut entrainer des formes subliniques ou asymptomatiques, qui nécessitent un dépistage (pour éviter malgré tout que ces animaux vaccinés-infectés transmettent l'infection). Cependant, la réponse immune spécifique induite par la vaccination peut entrainer la positivité du test de dépistage, empêchant de distinguer un animal vacciné indemne d'un animal vacciné-infecté. |
Pour ces maladies, il est nécessaire d'envisager une stratégie de vaccination/dépistage adaptée: - éviter la vaccination d'individus déjà infectés en réalisant un dépistage préalable (très généralement, la vaccination ne permet pas de lutter contre une infection en cours, et peut même l'aggraver). - utiliser une technique de dépistage directe (recherche d'antigène, PCR..), qui sera négative chez un individu indemne même après vaccination - utiliser un vaccin qui procure une réponse immune spécifique différente de l'infection: on utilise pour cela des vaccins délétés (qui ne contiennent pas un antigène présent dans les souches pathogènes du terrain). l'animal vacciné indemne sera négatif par une technique de dépistage recherchant des anticorps contre cet antigène délété, tandis que l'animal vacciné-infecté sera positif. |
|
certificat de vaccination | La seule trace objective et durable de la vaccination est l'apposition d'une vignette correspondant au lot de vaccin utilisé dans un carnet individuel de vaccination et la déclaration signée de la réalisation de l'acte vaccinal: il s'agit donc d'un acte indispensable, qui ne peut être fait que dans le cadre de l'exercice de la médecine vétérinaire, sur un document -le certificat de vaccination ou le carnet de vaccination que le propriétaire peut conserver. La preuve d'une vaccination est parfois nécessaire (rage, grippe équine...). |
Le carnet de vaccination est un document utile (il est nécessaire d'en informer le propriétaire novice), car il permet un retour historique sur les actes vaccinaux réalisés tout au long de la vie d'un animal, et de prévoir les dates de rappel éventuels. | |
mesure de la réponse post-vaccinale | En pratique, la mesure des anticorps post-vaccinaux est peu usitée car il est très difficile d'établir un rapport direct entre un taux d'anticorps à un temps donné chez un individu et un niveau de protection. |
schémas et figures |
- vaccins délétés/dépistage
- exemple protocole chien, chat, cheval
tableaux |
élements d'application et de raisonnement |
Les vaccins appliqués aux grands effectifs (volailles, poissons..) nécessitent des protocoles particuliers: - des techniques permettant de vacciner rapidement un grand nombre d'animaux (dispensers automatisés, administration par voie orale ou par voie aérienne..). Ces techniques nécessitent souvent une qualification particulière. - des vaccins nécessitant peu de rappels durant la vie de l'animal: ce sont souvent des vaccins vivants qui nécessitent des précautions de manipulation (fragilité, diffusion entre animaux..). - une gestion stricte de la qualité sanitaire et de la capacité immune des animaux au moment de la vaccination, d'autant plus que ce sont de très jeunes individus: il est impératif d'éviter tout stress pour limiter tout risque de réaction vaccinale (voire de surinfection bactérienne après administration d'un vaccin viral vivant). |
La vaccination "altruiste" consiste à vacciner un individu pour assurer une protection transmise à d'autres individus: c'est en particulier le cas des femelles reproductrices, qui sont vaccinées en cours de gestation contre des maladies néonatales, de façon à leur faire produire des anticorps qui protégeront les nouveaux-nés dès la naissance par transfert passif des anticorps maternels (colibacillose bovine..). Le protocole vaccinal doit utiliser un vaccin inoffensif en cours de gestation (on utilise le plus souvent un vaccin inactivé, d'autant plus qu'il assure en général une bonne immunité humorale). cf immunité du jeune (immun2-08). |
références et cours disponibles |
page réalisée par le Dr Delphine Grézel, VetAgro Sup, Campus Vétérinaire de Lyon, le 24/02/11 . Merci pour les corrections, commentaires et suggestions ( delphine.grezel@vetagro-sup.fr)